Un site de conscience :

  • interprète l’histoire à travers les sites historiques ;
  • entreprend des programmes publics qui stimulent le dialogue sur des problématiques sociales urgentes ;
  • promeut des valeurs démocratiques et humanitaires comme fonction essentielle ; et
  • offre des opportunités pour que le public s’implique dans des problématiques soulevées sur le site.

Tout mémorial, musée, site historique, initiative de mémoire ou organisation non gouvernementale qui s’engage à respecter ces principes de fonctionnement et qui devient membre de la Coalition des sites de conscience est un site de conscience.

La mémorialisation consiste à créer des mémoriaux publics. Les mémoriaux publics sont des représentations, physiques ou virtuelles, ou des activités commémoratives en lien avec des événements passés et établies dans des endroits publics, ou accessibles au public (tels que les projets en ligne).

Une mémoire initiative est toute communauté ou tout effort de groupe qui rappelle publiquement un événement (ou une série d’événements) inscrit dans l’histoire. Les mémoires initiatives varient ; elles peuvent prendre la forme d’activités commémoratives, de documentation ou d’archives ou encore de créations collectives telles que les histoires orales, les cartographies corporelles ou autres. De nombreuses mémoires initiatives sont « non officielles », ce qui signifie qu’elles ne sont parfois pas soutenues ou commandées par des entités étatiques.

Le désir de se rappeler est universel. De partout dans le monde, des communautés cherchent à rappeler publiquement des événements du passé, que ce soit par des anniversaires de commémoration, tels que le jour commémoratif de la Shoah, des édifications de mémoriaux, tels que le mémorial des vétérans du Vietnam, ou par la préservation d’endroits où d’importants événements ont eu lieu, tels que la Place Tienanmen. Ces efforts sont souvent conçus pour évoquer une réaction (ou une série de réactions) spécifique comme par exemple, la reconnaissance publique de l’événement ou des personnes représentées, la réflexion personnelle ou le deuil, ainsi que l’éducation civique.

Servant divers objectifs sociaux ou politiques, la mémorialisation a le potentiel de contribuer à une transformation sociale positive, mais peut également diviser des sociétés. Alors qu’un mémorial peut être un symbole de « plus jamais », un autre peut servir d’outil pour promouvoir des récits historiques révisés, pour marginaliser des histoires et expériences personnelles ou pour célébrer la « justice du vainqueur ». L’efficacité de la mémorialisation en tant qu’outil pour changement positif dépend donc des objectifs du mémorial et du processus selon lequel il fut créé. La Coalition internationale des sites de conscience offre des lignes directrices aux organisations et aux institutions gouvernementales pour développer des mémoriaux qui facilitent un engagement civique important en faveur de la promotion des droits de l’homme, de la justice sociale et de la paix durable.

La justice transitionnelle fait référence à l’ensemble de mesures judiciaires et non-judiciaires mises en place par les pays afin de cicatriser les séquelles des violations des droits de l’homme. Ces mesures incluent des poursuites criminelles, des commissions de vérité, des programmes de réparations ainsi que diverses formes de réformes institutionnelles (définition du Centre international de la justice transitionnelle).

Les processus de justice transitionnelle sont typiquement mis en place suite à des conflits ou des violations des droits de l’homme à grande échelle. La mémorialisation est un processus indispensable pour surmonter les atrocités et le traumatisme vécu ; elle joue ainsi un rôle essentiel pour les sociétés ayant entrepris ou étant impliquées dans des processus de justice transitionnelle. La mémorialisation est importante pour le processus de justice transitionnelle pour plusieurs raisons, notamment parce qu’elle permet d’établir la vérité sur ce qu’il s’est vraiment passé, offrant ainsi une réparation symbolique aux victimes et contribuant à la construction de la démocratie à long terme.

Les commissions de vérité, du Chili au Libéria, sont favorables à la mémorialisation car elle permet d’établir la vérité sur ce qu’il s’est passé, d’honorer les victimes et d’offrir des endroits ainsi que des moyens pour que les gens puissent partager une compréhension du passé et concevoir une vision commune pour avancer. Cependant, les initiatives de mémorialisation telles que les efforts de documentation et d’archivage de Memoria Abierta (Argentine) ou la collection des histoires orales, de témoignages et d’archives du musée de la guerre de libération (Bangladesh) ont également permis, conformément aux exigences du public, d’établir la vérité et d’en fournir la preuve dans les commissions de vérité et au travers d’autres processus judiciaires.

Des millions de personnes visitent des mémoriaux chaque jour et beaucoup profitent de ces lieux pour exprimer, ou pour identifier, des connections personnelles à des problèmes politiques. Ces endroits et ces efforts peuvent servir d’exécutoire pour que les gens se réunissent, malgré leur différences, et s’engagent civiquement à façonner et à maintenir la démocratie. Dans les sociétés ayant connu de récentes ruptures, telles qu’un conflit ou des atrocités, les initiatives de mémoire peuvent rassembler des personnes ayant des expériences et des perspectives extrêmement différentes et leur permettre de travailler ensemble pour rétablir le tissu social et pour s’engager en faveur d’une paix durable.

Les sites de conscience varient entre initiatives visant à pourvoir aux besoins de petites communautés de survivants et projets à grande échelle financés par un Etat et ayant vocation à avoir un rayonnement national. En raison du large éventail des sites, des programmes, des ressources, des audiences et des contextes sociopolitiques au sein desquels les sites de conscience sont établis, l’impact de chaque site de conscience varie en fonction de sa mission et de son audience. Une évaluation menée en 2010, focalisant sur trois sites de conscience en Afrique du Sud, aux Etats-Unis et au Bangladesh, conclut que ces sites avaient des impacts multiples sur les visiteurs ; ils étaient susceptibles de changer leurs opinions, d’encourager leur engagement civique et d’améliorer leur compréhension émotionnelle au sujet des conséquences humaines qu’ont eues les atrocités.

Au-delà des impacts à grande échelle, les sites de conscience ont réussi, au niveau local, à donner une voix à quelques-uns des groupes les plus marginalisés de la société ainsi qu’à sensibiliser les visiteurs sur une série de problématiques sociales et sur des questions ayant trait aux droits de l’homme. En Sierra Leone par exemple, les jeunes participants à un programme de dialogue sous l’égide du tribunal spécial pour la Sierra Leone furent en mesure de faire la connexion entre l’ère violente de la guerre civile sous laquelle ils grandirent et la culture de la violence croissante dans leurs écoles. En établissant cette connexion, les jeunes furent en mesure de développer des stratégies visant à répondre aux problèmes de violence au sein leurs communautés.

La Coalition internationale s’engage à évaluer nos programmes de manière continue. Nous conduisons actuellement un projet d’évaluation à long-terme afin de mieux comprendre l’impact global qu’ont les sites de conscience sur les processus sociaux tels que la réforme des droits de l’homme, la prévention de la violence et la justice transitionnelle.

 
Les commissions de vérité, du Chili au Libéria, sont favorables à la mémorialisation car elle permet d’établir la vérité sur ce qu’il s’est passé, d’honorer les victimes et d’offrir des endroits ainsi que des moyens pour que les gens puissent partager une compréhension du passé et concevoir une vision commune pour avancer. Cependant, les initiatives de mémorialisation telles que les efforts de documentation et d’archivage de Memoria Abierta (Argentine) ou la collection des histoires orales, de témoignages et d’archives du musée de la guerre de libération (Bangladesh) ont également permis, conformément aux exigences du public, d’établir la vérité et d’en fournir la preuve dans les commissions de vérité et au travers d’autres processus judiciaires.
Des millions de personnes visitent des mémoriaux chaque jour et beaucoup profitent de ces lieux pour exprimer, ou pour identifier, des connections personnelles à des problèmes politiques. Ces endroits et ces efforts peuvent servir d’exécutoire pour que les gens se réunissent, malgré leur différences, et s’engagent civiquement à façonner et à maintenir la démocratie. Dans les sociétés ayant connu de récentes ruptures, telles qu’un conflit ou des atrocités, les initiatives de mémoire peuvent rassembler des personnes ayant des expériences et des perspectives extrêmement différentes et leur permettre de travailler ensemble pour rétablir le tissu social et pour s’engager en faveur d’une paix durable.

Les sites de conscience varient entre initiatives visant à pourvoir aux besoins de petites communautés de survivants et projets à grande échelle financés par un Etat et ayant vocation à avoir un rayonnement national. En raison du large éventail des sites, des programmes, des ressources, des audiences et des contextes sociopolitiques au sein desquels les sites de conscience sont établis, l’impact de chaque site de conscience varie en fonction de sa mission et de son audience. Une évaluation menée en 2010, focalisant sur trois sites de conscience en Afrique du Sud, aux Etats-Unis et au Bangladesh, conclut que ces sites avaient des impacts multiples sur les visiteurs ; ils étaient susceptibles de changer leurs opinions, d’encourager leur engagement civique et d’améliorer leur compréhension émotionnelle au sujet des conséquences humaines qu’ont eues les atrocités.

Au-delà des impacts à grande échelle, les sites de conscience ont réussi, au niveau local, à donner une voix à quelques-uns des groupes les plus marginalisés de la société ainsi qu’à sensibiliser les visiteurs sur une série de problématiques sociales et sur des questions ayant trait aux droits de l’homme. En Sierra Leone par exemple, les jeunes participants à un programme de dialogue sous l’égide du tribunal spécial pour la Sierra Leone furent en mesure de faire la connexion entre l’ère violente de la guerre civile sous laquelle ils grandirent et la culture de la violence croissante dans leurs écoles. En établissant cette connexion, les jeunes furent en mesure de développer des stratégies visant à répondre aux problèmes de violence au sein leurs communautés.

La Coalition internationale s’engage à évaluer nos programmes de manière continue. Nous conduisons actuellement un projet d’évaluation à long-terme afin de mieux comprendre l’impact global qu’ont les sites de conscience sur les processus sociaux tels que la réforme des droits de l’homme, la prévention de la violence et la justice transitionnelle.